Portraits

Castel Châteaux & Grands Crus, responsable par nature.

Publié le 16.07.2020
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Cédric Pla, directeur technique, détaille les engagements environnementaux de nos propriétés familiales.


Du vignoble bordelais à la Loire en passant par le Languedoc ou la Provence, la famille Castel est, en plus de son métier de négociant, également vigneron. Elle est en effet à la tête de vingt propriétés familiales*, représentant ensemble 1100 hectares de vignobles en France. L’implantation sur quatre grandes régions viticoles nécessite un vaste travail d’adaptation afin de prendre en compte leurs différentes spécificités. Quel que soit son terroir, chacun avec sa personnalité, son écosystème et son climat propres, toutes les propriétés familiales sont unies par une même éthique qualitative et des engagements éco-responsables forts. Ancrée de longue date, sans cesse améliorée grâce à de nouveaux essais et expérimentations innovantes, cette préoccupation environnementale tient à cœur à la famille Castel, tant pour sublimer le terroir que pour protéger les hommes qui officient au jour le jour sur place, et proposer une offre respectueuse du consommateur. 


Pour preuve tangible de cet investissement, à partir du millésime 2019, toutes les propriétés ont obtenu des certifications environnementales. Le Clos des Orfeuilles est certifié en agriculture biologique, Château de Haut Coulon est en conversion vers l'agriculture biologique, et les autres propriétés sont certifiées « Terra Vitis ». Propre à la viticulture, ce référentiel se base sur les principes d’une agriculture raisonnée tenant compte de l’homme et de son environnement.



Directeur technique des propriétés de la famille Castel, Cédric Pla veille, main dans la main avec les régisseurs de chaque vignoble, à la bonne harmonisation des grands objectifs de la direction générale, dont notamment la mise en application des pratiques et innovations environnementales. Il assure un suivi technique à la vigne comme au chai et coordonne les équipes, en animant au besoin des groupes de travail dans une perspective de cohésion et de partage des savoir-faire. « Les Châteaux Castel ont la chance de disposer d’une équipe de vignerons expérimentée, passionnée et totalement investie dans l’avenir des propriétés » explique Cédric Pla. Cette philosophie « verte et pragmatique », inscrite dans l'ADN des propriétés de la famille Castel, est aussi partagée à travers son activité de négoce, « avec bon nombre de nos Grands Crus partenaires qui comme nous s’engagent pour une viticulture responsable. »


Une logique hybride 

« Notre stratégie n'est pas simplement de répondre au cahier des charges d’une certification mais plutôt de trouver les meilleures techniques pour produire un raisin de qualité, en quantité suffisante et en limitant au maximum nos impacts environnementaux », explique Cédric Pla. Suivant une logique hybride entre agriculture raisonnée et biologique, et dans une vision long terme de la gestion du vignoble, les programmes de traitement sont pensés sur chacune des propriétés en début d'année. Selon un principe d’amélioration continue en matière de réduction maximale des intrants et optimisation des traitements, de nombreux tests sont effectués. Demandant d'importants investissements en temps et en savoir-faire, cette démarche plus éco-responsable n'est possible qu'au prix d'une vigilance et d'un investissement de tous les instants de la part des équipes.



Une gestion du sol plus respectueuse

Corollaire de cette philosophie, les propriétés familiales ont enclenché une évolution importante au niveau du travail du sol, diminuant de fait la consommation de ces intrants. De par sa nature, cette évolution technique a nécessité de très importants investissements dans des outils de travail du sol. Les matériels acquis permettent de s'adapter à la nature variée des sols et aux conditions météorologiques parfois fluctuantes.



« Voilà trois ans que nous procédons à des essais sur les différents outils. Nous progressons tous les jours un peu plus dans nos savoir-faire, notre apprentissage de leur maniement, leur adaptation à un sol ou un autre, gagnant en précision au fil du temps », affirme Cédric Pla. « Cela nous permet au fur à mesure d'augmenter nos surfaces de travail du sol. » Pour tenter de limiter au maximum l'émission de gaz à effet de serre induite par le travail du sol, nous avons fait des essais de robot enjambeur électrique qui devrait être acquis afin d'officier de façon autonome dans les parcelles du Château Montlabert et du Château du Lort.


Les engrais organiques 

En plus du travail mécanique du sol, les propriétés de la famille Castel ont également banni l'utilisation d'engrais chimiques, leur préférant des intrants exclusivement organiques. Au Château Cavalier, AOC Côtes de Provence, du compost naturel est fabriqué à base de fumier de mouton et de vache, mélangé avec de la paille issue d’un élevage de chevaux voisin. Une fois fermenté, le mélange permet d’intégrer dans le sol une matière organique saine, stable et fiable. 



Exploitant les riches potentialités offertes par la nature, des essais sont prévus cette année pour favoriser l'utilisation d'engrais verts aux châteaux Montlabert, Haut Coulon, de Goëlane. « Les semis d’engrais verts vont remplir de différentes fonctions suivant le choix des espèces semées comme la captation de l’azote atmosphérique pour le restituer au sol, l’amélioration de la portance et de la structure des sols, etc. » Avec à la clé « une vie de sol nettement supérieure quand les parcelles sont enherbées. » 


La confusion sexuelle 

Sur la quasi-totalité des domaines, les insecticides ont été supprimés en faveur de la confusion sexuelle, qui consiste à déposer dans les parcelles de vignes des diffuseurs de phéromones, semblables à celles émises par les papillons femelles. Les mâles, désorientés, ne parviennent alors plus à localiser les femelles. L'accouplement et la reproduction n'ont donc pas lieu, évitant le développement du ver de grappe, qui favorise la survenue du botrytis (pourriture grise).



Capter les residus de cuivre 

Allant même plus loin dans l'innovation environnementale, les équipes des propriétés familiales cherchent à effacer l'empreinte laissée par l'utilisation des traitements au cuivre, métal connu pour rester dans les sols sans se décomposer, et qui représente un des freins au développement du bio dans tous les vignobles. « Dès cet été, nous lançons des essais de cartographie au Château Montlabert pour mesurer la quantité de cuivre dans les sols, afin de dresser un état des lieux de la pollution au cuivre de nos terroirs. Nous allons ensuite tenter de réduire la dose présente dans les sols en implantant un couvert végétal spécifique, pour capter et fixer le cuivre stocké dans le sol. On récoltera ensuite ces plantes, afin de détoxifier le sol. »



La carte de la biodiversité 

Convaincus qu'un vignoble vivant est un vignoble implanté au cœur d'un écosystème plus global, la famille Castel a planté 3,5 km de haies sur ses vignobles. « Ces haies présentent de nombreux avantages : accueillir la faune et la flore sur les vignobles, agir comme une barrière vis-à-vis des riverains lors des traitements, mais aussi, d'un point de vue purement esthétique, embellir le paysage », énumère Cédric Pla. Les premières haies ont été ainsi plantées à Bordeaux aux châteaux Ferrande, Lort, Malbec, Latour Camblanes, et Bousquet. La plantation d'autres haies est prévue. « Ce n'est qu'un début, ça va continuer largement... » assure Cédric Pla. 



En plus de ces haies, dans l'objectif de favoriser le développement de la flore et la faune, 4 hectares sont aussi mis en jachères fleuries au Château Tour Prignac, abritant plusieurs ruches d'abeilles. Un ambitieux projet de boisement est également en cours de réalisation, autour de 5 hectares de bois plantés sur les terres qui bordent la commune de Lesparre, venant s'ajouter à celles déjà plantées sur la propriété. Dans le même état d'esprit de création d'un écosystème global, le Château Cavalier (Provence) a mis en place des hôtels à insectes, et le Domaine de la Clapière (Languedoc) possède 30 hectares de forêts et d'oliviers propices à l'épanouissement de la vie sauvage. Au Château Montlabert à Saint Emilion, la propriété est une des rares à avoir conservé son allée de chênes verts qui traverse les vignes. Le parc à l’anglaise, replanté d’arbres de collection, est un véritable havre de biodiversité.



Pour s'assurer de l'efficacité de ces mesures, les équipes du Château du Lort (Bordeaux) ont procédé à un test surprenant, qui pourrait être par la suite réitéré sur les autres domaines : l'enfouissement de slips en coton dans le sol, une bonne dégradation de ce sous-vêtement indiquant une vie du sol optimale. « Ça a parfaitement fonctionné, se réjouit Cédric Pla, la dégradation du coton par la faune du sol a été excellente ! »


Une gestion économe de l'eau 

L'activité viticole étant très gourmande en eau par nature, la gestion de l'eau est l'un des enjeux fondamentaux d'une viticulture plus propre. Dans le vignoble, l'irrigation n'est utilisé qu'au Château Cavalier et au Domaine de la Clapière où elle est pratiquée à doses très raisonnées. En Provence, « Pour éviter d'aller piocher dans l'eau potable du réseau, nous procédons avec des retenues d'eau, via des bassins alimentés par les pluies hivernales », décrit Cédric Pla. En plus de cette fonction première, ces bassins, conjointement à la mise en place de refuges à insectes et prédateurs, favorisent aussi la biodiversité avec la fréquente venue d'oiseaux migrateurs. « Nous avons également dispersé des sondes tensiométriques à différents endroits du vignoble pour calculer le niveau d'aridité du sol, et ne déclencher l'irrigation que lorsqu'elle est strictement nécessaire », ajoute Cédric Pla.



En matière de recyclage des eaux usées (effluents), « les châteaux ne sont pas tous équipés d'une station d'épuration sur place, mais tous envoient leurs eaux usées dans des stations d'épuration pour retraiter les effluents phytosanitaires et de cave. » Pour exemple, à Bordeaux, les châteaux d’Arcins et du Lort ont leur propre station d'épuration, le Château du Lort retraitant également les effluents des châteaux Malbec et de Haut Coulon et Ferrande.


L'impact environmental au cœur des choix architecturaux et technologiques 

Prochaine innovation environnementale à suivre de près, un nouveau chai résolument écologique a vu le jour au Château Montlabert, imaginé pour économiser les énergies de toutes parts. Le nouveau chai, conçu par l’architecte Olivier Chadebost, est à l’origine d’une performance énergétique et écologique remarquables. 



En effet, La puissance électrique consommée à l’hectolitre vinifié est réduite de 60% par rapport à un chai classique et permet à Montlabert d’être le premier chai dont l’impact énergétique mesuré par le PUE (power usage effectiveness) se rapproche de 1. Cette performance est permise grâce à la technologie des data center. Par ailleurs, l’unité de vinification est conçue comme une cascade de pressions. Cette technique, issue de la conception aéraulique des blocs opératoires vise à protéger naturellement les zones sensibles, ici le chai à barriques. Les apports bioclimatiques ont permis de limiter encore la consommation énergétique par l’enfouissement du chai à barriques dans un sol argileux (à partir d’un mètre de profondeur le sol étant naturellement à 15°C).


Cette dernière évolution représente non seulement un important pas en avant, mais une incarnation de l’approche environnementale des propriétés familiales, fondée sur les principes d’analyse, d’évaluation et d’amélioration continue.


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